Depuis les années 1960, le « système » agro-industriel fait naître des empires transnationaux et des baronnies rurales.
Il crée des usines et des emplois. Il entraîne la disparition progressive des paysans, l’asservissement de nombreux salariés de l’agroalimentaire, l’altération des écosystèmes et la généralisation de la nourriture en boîte.
Il s’impose au nom de la realpolitik économique et de la foi dans une certaine idée du « progrès ».
Il prospère grâce à la bienveillance, l’impuissance ou la lâcheté des autorités.
Il engendre ses propres mythes, capables de façonner durablement les mentalités.
Il enrichit considérablement une minorité, alors que certains se contentent de survivre grâce aux subventions ou doivent s’estimer heureux parce qu’ils ont un travail.
Il fait taire des récalcitrants à coups de menaces, de pressions, d’intimidations, de calomnies ou de sabotages.
La violence est son corollaire. Le silence, son assurance-vie. Comment le définir ? « Féodalité », répondent les uns. « Esclavage moderne », disent les autres. « Oligarchie » ou « mafia », jurent certains...
Nicolas Legendre nous parle de son enquête au long cours jalonnée de témoignages saisissants, une immersion glaçante dans le principal territoire agro-industriel de France : la Bretagne.